Dégriffage et protèges griffes pour chat

 

« Ciel ! Mon canapé en cuir ! Oh non, mon papier peint ! Ma nouvelle chemise ! Aïe, mon pied ! »

Vivre avec un chat, c’est souvent connaître le terrible effet « griffes de chats ou la douleur d’une lame de rasoir ».


Pour lutter, trucs et astuces, produits miracles et solutions révolutionnaires envahissent les boîtes aux lettres. Parmi ces idées sont souvent évoquées les « protèges griffes » et le dégriffage.
Qu’en est-il vraiment ? Sont-elles vraiment LES solutions incontournables ? Lorsqu’on aime son chat, est-ce vraiment le respecter que d’adopter ces concepts ?

Les griffes d’un chat sont souvent sources de tensions et d’angoisses.

Bien sûr, lorsque c’est pour attraper la souris qui a réussi à se glisser sous le canapé, pour jouer avec la canne à pêche, ou lorsqu’il s’étire en donnant quelques coups de griffes sur son griffoire, il n’y a absolument aucun problème… C’est même parfait.

Mais lorsque cette adorable petite boule de poils, ce magnifique félin, décide de mettre à contribution ses véritables lames aiguisées comme outil de destruction massive de canapé, de déchiquetage de vêtements ou d’armes de guerre sur mains et mollets… L’enfer commence !
C’est souvent à partir de CE moment là qu’il est facile de franchir cette ligne qu’est le respect de l’animal… Souvent par maladresse ou méconnaissance. Parmi les solutions clés en main en tout genre apparaissent la pose de protèges griffes et le dégriffage de son animal.

1 Dégriffer un chat est tout simplement interdit en France depuis 2004.

En quoi consiste le dégriffage d’un chat ?

Dégriffer un chat est l’ablation chirurgicale de ses griffes… Comme on arracherait, mais chirurgicalement bien sûr (les hommes ne sont pas des sauvages) les ongles des humains.

Cette pratique est interdite. Elle est fondée sur l’article dix de la Convention européenne pour la protection des animaux de compagnie du 13 novembre 1987, signée par la France en 1996 et ratifiée en 2004.
Interdiction qui relève d’une certaine logique… Il suffit d’imaginer un quotidien sans ongle. Un quotidien qui, dans le monde du chat – il est utile de le rappeler – est l’un des seuls moyens qu’il a en sa possession pour se défendre, se rattraper ou pour simplement se gratter etc.
Après tout, notre société ne coupe pas la langue de celui qui parle trop fort…

Qu’en est-il des protèges griffes ?

Ils seraient faciles à poser. Ils ne feraient souffrir ni le chat ni le chien. Il y a le choix de la couleur. C’est très design, souvent recommandé et on en voit même à la télé !
Il est expliqué que l’animal peut rétracter ses griffes sans aucune difficulté.

Ce procédé est à proscrire lorsque le chat a accès à l’extérieur. Cela le placerait dans l’incapacité de se défendre en présence d’un danger comme cela l’incommoderait fortement dans ses déplacements pouvant alors entraîner chutes et blessures.

D’ailleurs. Comment  être vraiment sûr que le chat ne vit pas avec une gêne constante, un inconfort contre lequel il ne peut rien faire ?

Quant à la pose elle-même de ces fausses griffes. Bien que l’action soit présentée comme simple et rapide, le chat doit être maintenu (de force ?) le temps d’appliquer le produit à chacune de ses griffes. Il suffit que le chat tente de se sortir de ce moment d’inconfort, de tensions et de manipulations pour que la séance devienne interminable. Cela peut alors devenir très douloureux pour notre petit chat, voire traumatisant… Ne risque-t-il pas, après un tel événement, de tenter de griffer ou mordre l’humain qui s’approcherait trop de lui ?

Dans la crainte d’un échec, il est tout à fait possible de s’adresser à un vétérinaire, ou autre professionnel, pour poser ces protèges griffes. Mais le fait de transporter son chat, de l’amener à être manipulé par des étrangers pour un tel acte sera probablement déclencheur de tensions (de souffrances ?)… Avant même la pose – qui pourra rester un moment délicat – de ce produit.

Pour un chat, faire ses griffes n’est pas pour se venger ni être méchant !

Faire ses griffes est un besoin physiologique, un grand moyen de communication et un très excellent évacuateur de tensions.

Un chat n’a pas la notion de vengeance. Il n’a pas de volonté « à vous faire vivre un véritable enfer ». Si cette après-midi là, votre animal a décidé de mettre en pièce vos nouveaux rideaux faits sur mesure dans une boutique de luxe à Paris, ce n’est pas dans une volonté de représailles.

A fortiori, son action est le résultat d’une grande tension qu’il a dû subir et évacuer comme vous auriez déchiré et mis en pièce une feuille de papier après une contrariété des plus contrariantes !

Plutôt que d’interférer sur le physique de son chat ou de son chien, plutôt s’interroger sur les raisons de ce comportement.
Pourquoi autant griffer le canapé, pourquoi s’attaque-t-il toujours aux vêtements de monsieur, pourquoi ne peut-il s’empêcher de faire la guerre aux mollets et aux mains qui croisent son chemin ?

Chez les humains, un trop grand stress, s’étalant dans la durée, peut déclencher ou aggraver certaines maladies. Le patient est soigné avec des médicaments. Mais si les raisons de son stress ne sont pas identifiées et s’il n’y a pas de travail pour diminuer celui-ci, la maladie reviendra… Ou une autre la remplacera. Elle sera l’un des symptômes de cette source de tension. Pareil pour le chat et le chien !!

Mon chat griffe tout le temps, que faire ?

Dans un premier temps, couper les griffes de son chat comme on se coupe les ongles est effectivement possible. Surtout pour un chat vivant en appartement.

Ensuite et surtout, c’est sans doute le bon moment d’identifier les raisons de tant de « griffades ».

Après tout, il est peut-être intéressant de considérer des griffades intempestives et progressivement gênantes comme le symptôme d’un « problème » plus profond… Et un problème n’a jamais été résolu en « camouflant » le symptôme…

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